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Les fondements du pont

lundi 17 mai 2010, par Collectif

Originaire du pays des Volcans, Jean Louis Sahut fait partie de cette génération d’enseignants qui ont quitté la quiétude de la Métropole pour participer à l’effort supplémentaire de scolarisation engagé par le général de Gaulle en 1958 dans le cadre du plan de Constantine.

Habité par le désir de préparer les jeunes à la dureté de la vie du moment, comme ses confrères d’alors, il s’applique à transmettre à ses élèves connaissances, méthode, rigueur et sens moral.

Notre auvergnat arrive à l’automne 1958 en Grande Kabylie à Haoura, un village attachant niché sous les roches abruptes de la Main de la Fatma. Ce coin perdu est alors placé alors sous la protection de l’armée qui avait pris l’initiative d’y implanter une école un an plus tôt.

Jean Louis enseigne successivement à Haoura jusqu’à l’indépendance en 1962, puis à Bouzeguène et à partir 1966 à Azazga. Jean Louis Sahut revient en France en 1973 après avoir enseigné pendant 15 ans en Grande Kabylie.

En 2007, à l’occasion de la lecture du livre « Des Miages aux djebels », Jean Louis renoue avec Claude Grandjacques qu’il a connu chef de SAS.à Bouzeguène. C’est l’occasion d’évoquer des lieux, des hommes et des femmes qui travaillaient à la SAS, puis de donner des informations complémentaires sur la vie dans cette région lors des premières années de l’indépendance.

Rapidement Jean Louis se laisse persuader : il lui faut mettre par écrit ses souvenirs qui s’inscrivent dans une page d’histoire bien particulière. Son évocation devrait passionner ceux qui l’ont vécue.

La partie du témoignage concernant Bouzeguène a été publiée dans Échos de Bouzeguène N° 7 d’avril 2007. Les réactions n’ont pas tardé écrivait à peu de là Cherif Messaoudène : « Jean Louis Sahut a laissé des souvenirs agréablement gravés à ses anciens élèves. Je peux citer quelques-uns Saadi, Salem, Lounis, Hamid et bien d’autres. Depuis la publication de ses souvenirs, ça n’arrête pas de parler de son passage à Bouzeguene ou à Azazga. Ses anciens élèves ne tarissent pas d’éloges sur sa personne et notamment sur sa manière de dispenser le savoir ».

Le témoignage de Jean Louis a été publié également sur le site de Miages-djebels en deux parties. Il a été agrémenté de diaporamas par la suite.


La première partie du témoignage de Jean Louis Sahut se passe à Haoura, avant l’indépendance, puis à Bouzeguène après l’indépendance. Pour lire Un jeune enseignant français en Grande Kabylie 1958-1973 (1ere partie) 29 septembre 2008, par Jean Louis SAHUT http://miages-djebels.org/spip.php?... Pour litre au format pdf

PDF - 228 ko
Un jeune enseignant français en Grande Kabylie
1ère partie

Photos de l’école d’Haoura http://www.miages-djebels.org/spip....

Photos de l’école de Bouzeguene. http://www.miages-djebels.org/spip....


Le récit, de la 2ère partie est accompagné d’un diaporama de 33 photos. Il se passe à Azazga à l’école primaire puis au Collège. Ce témoignage devrait intéresser non seulement ses anciens élèves, mais ceux qui ont connu la région ou l’Algérie.

Pour lire la 2ère partie au format pdf

PDF - 239.3 ko
Un jeune enseignant français en Grande Kabylie
2e Partie

ou aller à . http://miages-djebels.org/spip.php?...


Les réactions des anciens élèves d’Haoura, puis de Bouzeguène et surtout Azazga ont été nombreuses. Les hommages appuyés, colorés et touchants des anciens élèves aujourd’hui pour la plupart grands-parents, traduisent non seulement le professionnalisme et les qualités pédagogiques des enseignants, mais surtout ressources et les capacités intellectuelles de jeunes villageois qui accédaient à un savoir dont avaient été privés leurs parents.

Dans un monde où l’accès à la culture et aux connaissances s’est banalisé, mais où l’air ambiant est porté par le souffle de la facilité, du renoncement à fixer des limites aux enfants pour faciliter le vivre ensemble, il a semblé que rassembler ces témoignages en un seul document et les mettre en ligne pourrait revêtir une grande valeur pédagogique ou à tout le moins pourrait être source de réflexions.

En effet, à cette époque difficile où dans les campagnes beaucoup marchaient encore pieds nus, les enfants avaient soif de savoir et les enseignants avaient à cœur d’étancher cette aspiration.

Avec les moyens financiers du moment, des résultats spectaculaires ont été obtenus et ont permis de former les cadres de qualité dont avait besoin une jeune nation prenant en main son destin.

Voici ce que pense Mohand Amokrane Handala, un ancien élève de Jean Louis Sahut au sujet de la diffusion du recueil des témoignages :

La diffusion de ces témoignages est nécessaire pour que tous ces professeurs sachent que leur travail n’a pas été vain et que leurs élèves leur sont reconnaissants.

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Hommage au monde enseignant

Mais aussi, de façon générale, pour immortaliser les bonnes actions. On peut dire que le travail de ces professeurs constitue l’un des fondements du pont que nous construisons entre les deux rives de la Méditerranée.

Aujourd’hui on peut parler d’
-  un attachement d’algériens à des valeurs de démocratie, de liberté d’expression que la France incarne à leurs yeux,
-  - un attachement à la culture française que nous partageons et à la langue française en tant que moyen d’accès aux savoirs et aux valeurs universelles,
-  - un attachement à cette Histoire qui a donné naissance à une importante communauté franco-algérienne qui vit entre l’Algérie et la France,
-  un attachement aussi à l’Algérie de beaucoup de ses enfants, de Français qui l’ont quitté en 1962 dans un grand déchirement.

Nous avons, à mon avis, tellement de choses en commun qui nous rapprochent et que nous devons entretenir et développer.

Bien amicalement.

Mohand

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