Cherif l’ouvreur de la voie de l’amitié

L’alpiniste qui veut atteindre un sommet difficile protégé par les parois vertigineuses d’une roche aérienne et élancée ou les pentes vertigineuses d’une glace bleutée doit décider de la voie à emprunter.

Les itinéraires pour gagner les cimes sont variés et souvent parsemés d’embûches et de difficultés. Pour les vaincre, il faut à la fois une volonté encadrée par la connaissance de ses propres limites, une compétence technique développée par un long entraînement et une forme physique à la hauteur des difficultés à vaincre.

Ces conquérants de l’inutile comme l’écrivait Lionel Terray, au mental d’acier, doivent se préparer psychologiquement et physiquement aux futures difficultés à surmonter. La satisfaction et le plaisir ressentis après coup seront à la mesure des obstacles et dangers vaincus.

Par la suite, ils pourront établir des topos d’escalade comportant la cotation de la course, des cartes détaillées et des photographies des voies parcourus qui aideront ceux qui les emprunteront plus tard.

Il est de coutume dans le milieu de l’alpinisme de donner à l’itinéraire le nom de premier ouvreur.

Qu’en est-il de la voie Chérif ? http://miages-djebels.org/spip.php?...

J’avais rencontré Cherif Messaoudène pour la première fois le 27 décembre 2004 à en fin d’après-midi, peu de temps avant de regagner Tizi Ouzou avant la nuit. Notre première rencontre fut donc de courte durée et nous avions eu peu de temps pour faire connaissance.

Il m’avait parlé brièvement du Cercle Culturel IGELFAN de la commune de Bouzeguène dont il assurait la présidence. Il venait d’éditer un mois plus tôt, en novembre 2004, à l’occasion du 50e anniversaire du déclenchement de la lutte de libération nationale, le 1er numéro de « Echos de Bouzeguène », un journal qu’il concevait comme « un support pour la culture qui est la sève nourricière de la société, ouvert à tout ce qui est beau, esthétique et émotif ».

Dans ce numéro dont il m’avait remis un exemplaire, Cherif lançait « un appel à toutes les bonnes volontés de sa localité pour soutenir, contribuer et accompagner cette aventure intellectuelle au service du plus grand nombre possible, afin que la liberté d’expression devienne une tradition partagée par les individus de tous bords pour l’instauration de la tolérance, le respect et le débat contradictoire. »

En signant son article Chérif ajoutait « Notre association fait sienne cette citation de Saint-Exupéry : « Celui qui diffère de moi, loin de me léser, m’enrichit ».

C’est dans ce cadre que, tout en continuant notre route chacun de notre côté, nous avions enrichi nos liens d‘amitié par des échanges épistolaires périodiques via Internet, une passerelle fragile entre la Savoie et la Kabylie.

Aujourd’hui, mon ami n’est plus, mais il a initié une voie dans laquelle il m’a engagé avec un certain nombres d’amis, une voie qui grimpe vers l’étoile de l’amitié entre la France et l’Algérie.

Comme les jeunes sont nombreux à vouloir tenter l’ascension, le cœur gros d’espérance et de bonne volonté, ce site, en facilitant les contacts, n’a pas d’autre objectif que de les accompagner.

Cherif qui a ouvert la voie, du haut du ciel, va nous aider.