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Djebels solidarités handicap

Dernier ajout : 14 novembre 2010.

C’était il y a près d’un demi-siècle !...

C’est à la maternité de Fourmies (Nord) que j’ai l’impression que le ciel me tombe sur la tête :

— Votre fille ne marchera pas, ne parlera pas, fera des convulsions, etc….

me dit sans ambages, le médecin accoucheur de l’hôpital après avoir réanimé Pascale pendant un temps qui n’en finit pas.

Tout à la joie d’accueillir notre premier enfant, je suis en permission et me suis absenté de la SAS de Bouzeguène où je suis arrivé un an plus tôt, en août 1960.

Celle-ci vient au monde aux termes d’un accouchement qui traîne en longueur plusieurs jours. En cause, l’entêtement d’une sage-femme en retraite qui assure les remplacements pendant cette période de vacances :

— Toutes mes patientes ont toujours accouché naturellement !

affirme, sure d’elle, cette femme d’expérience à l’intellect fatigué. À son âge, elle croit avoir le pouvoir forcer la nature. Finalement constatant d’elle-même les limites de son savoir-faire, elle se résout à appeler le médecin accoucheur.

Celui-ci dès son arrivée est en grande fureur d’avoir été appelé si tard. Il n’a pas eu d’autres solutions que de pratiquer un forceps dans des conditions périlleuses.

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Pascale et sa mère , novembre 1961
sur la terrasse de la villa de la SAS de Bouzeguène.

Un mois et demi plus tard, en octobre 1961, Claude, mon épouse me rejoint à nouveau à Bouzeguène en compagnie de Pascale dont la grande envie de vivre nous fait oublier les prédictions du médecin.

Ce n’est que peu à peu que nous prenons conscience de la différence. Il nous faudra nous rendre à l’évidence : le médecin un brin bourru a vu juste : Pascale, notre premier enfant, née à terme après une grossesse sans histoire, est handicapée, IMC, (Infirme Moteur cérébral) me dit-on, catégorie de handicap dont j’apprends l’existence bien des années plus tard, lorsqu’elle fréquente le Centre IMC de Grenoble.

Là, grâce au dévouement et aux compétences d’une équipe composée d’orthophonistes, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, etc. Pascale réalise des progrès qui trouveront cependant rapidement leurs limites. Le temps d’anoxie avait duré trop longtemps. Les dégâts sont irréversibles.

Sans le combat d’une équipe de parents concernés par le problème du handicap et le concours dynamique de l’APF locale (Association des Paralysés de France), que serait devenue Pascale ? Celle-ci à l’âge de cinq ans ne parlait pas, était incapable de s’habiller, etc… Dans notre malheur, nous avons eu la chance de rencontrer cette équipe exceptionnelle et d’être au contact avec d’autres parents qui vivaient des drames encore plus douloureux que le nôtre...

Le drame du handicap ne connaît pas les frontières.

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Gala de solidarité à Bouzeguène
Tous ensemble !...

Les parents concernés non seulement se posent des questions, mais ils doivent affronter le regard des autres, dominer leur sentiment de révolte et se reconstruire. Il leur faut aller de l’avant en s’unissant pour faire face. Tous ensemble !....

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